Qu’est ce que l’agriculture paysanne ?

Qu’est ce que l’agriculture paysanne ?


L'agriculture paysanne offre la possibilité à un grand nombre de paysannes et de paysans répartis sur l'ensemble du territoire de vivre de leur travail et en retrouver le sens : produire pour nourrir et non produire pour produire . En optant pour des exploitations à taille humaine, elle favorise la production d'une alimentation saine et de qualité, accessible à tous, sans compromettre les ressources naturelles futures. Par une approche collaborative entre les citoyennes, les citoyens, et les acteurs du monde agricole, l’agriculture paysanne contribue à dynamiser les milieux ruraux et à préserver un environnement apprécié par l'ensemble de la société.

La Charte de l'Agriculture Paysanne, élaborée lors du colloque de Rambouillet en 1998 sous l'égide de la Fadear, résulte de plusieurs années de collaboration entre paysans et chercheurs. Son objectif est de définir des orientations agricoles qui permettent à un nombre significatif de paysans de vivre durablement de leur travail.


 

Elle se décline en :

Dix principes

Ces dix principes forment le cadre fondamental de l'Agriculture Paysanne. Ils agissent comme des lignes directrices pour orienter les choix et évaluer si les actions et les démarches entreprises sont conformes aux objectifs de l'Agriculture Paysanne. Ces principes représentent des repères politiques essentiels qui devraient guider tant les décisions politiques que les pratiques sur le terrain. Pour le paysan, ils jouent le rôle d'une boussole, orientant sa pratique quotidienne de l'agriculture de manière à servir véritablement l'intérêt général de la société.

  • Principe n°1 : répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre
  • Principe n°2 : être solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du monde
  • Principe n°3 : respecter la nature
  • Principe n°4 : valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares
  • Principe n°5 : rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles
  • Principe n°6 : assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits
  • Principe n°7 : viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations
  • Principe n°8 : rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural
  • Principe n°9 : maintenir la biodiversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées
  • Principe n°10 : raisonner toujours à long terme et de manière globale

Six thèmes

Les six thèmes de l’Agriculture Paysanne sont les conditions de mise en œuvre et d’existence de cette démarche :
 

  • Répartition
L'agriculture paysanne veut répartir équitablement les volumes de production pour :
- dégager un revenu suffisant sur une surface et une taille d'atelier raisonnable pour permettre à d'autres paysans de travailler ;
mieux valoriser ses produits ;
- améliorer sa marge nette par unité produite en réduisant les intrants, etc.
  • Qualité

L'agriculture paysanne permet de développer la qualité et le goût de la production agricole pour :
 
- garantir la transparence pour le consommateur;
- respecter les cycles naturels et le bien-être animal ;
- apprécier sa propre production pour mieux la vendre ;
choisir librement son label.
  • Travail

La nature est le principal capital des paysans.
L'agriculture paysanne veut travailler avec elle et non contre elle, pour :
 
- maintenir la fertilité des sols sur le long terme ;
- privilégier la biodiversité domestique et la mixité des productions ;
- préserver les ressources naturelles.
 
  • Autonomie
 
L'agriculture paysanne permet de développer l'autonomie des fermes en :
 
- limitant les achats en semences et en alimentation animale ;
- limitant sa dépendance aux énergies fossiles dont les prix ne font qu'augmenter ;
- maîtrisant son endettement et sa dépendance aux aides.
 
  • Transmissibilité
 
L'agriculture paysanne donne les moyens aux paysans pour transmettre leurs fermes aux nouvelles générations. Pour cela, il faut :
 
- limiter les agrandissements et les investissements qui seraient trop lourds au moment de la reprise ;
- sécuriser son foncier ;
- intégrer son temps de travail dans les calculs des coûts de production afin d'assurer la viabilité de la ferme et de ne pas décourager les installations ;
- rendre la ferme agréable à vivre et s'inscrire dans un réseau de solidarités.
  • Développement local

Le paysan est un acteur local dynamique :
 
- il participe à un réseau local de partage agricole ;
- il ouvre sa ferme régulièrement au public ;
- il s'investit dans la vie citoyenne.


 

Pour aller plus loin : https://www.agriculturepaysanne.org/L-Agriculture-paysanne